Chiari, Sophie2014-11-062014-11-062014Chiari, Sophie. "« Ban, ban, Ca-caliban » : Traduire le rythme de La Tempête." In Tension rythmique et traduction /Rhythmic Tension and Translation. Eds. Christine Raguet and Marie Nadia Karsky. Montréal: Éditions québécoises de l’œuvre, collection Vita Traductiva, 2014.978-2-924337-06-61927-7806; v.7http://hdl.handle.net/10315/27987Mêlant allègrement prose, vers libres, et vers rimés, La Tempête (1611) est sur le plan rythmique l’une des pièces les plus abouties de Shakespeare. Cet exemple permettra de redéfinir le concept de rythme dramatique à partir des diverses stratégies mises en œuvre par quelques traducteurs français des XIXe, XXe et XXIe siècles. Ces derniers s’opposent fréquemment sur la manière de traduire les répliques syncopées de Caliban, créature demi- humaine dont la langue à la fois rugueuse et harmonieuse laisse affleurer une forme d’altérité radicale. L’étrange bacchanale qu’il psalmodie à la fin de l’acte II, scène 2, est particulièrement difficile à rendre dans la mesure où le rythme déborde ici largement le sens. Pour lui rendre justice sur scène, doit-on s’affranchir des règles de la prosodie anglaise, ou faut-il au contraire la respecter ? Est-il de surcroît nécessaire d’opposer poésie et signification dans un tel cas de figure ? Cet article s’efforce de répondre à ces questions délicates à partir de notions-clés comme celles de contrainte, de régularité et d’oralité pour proposer quelques pistes herméneutiques visant à mieux prendre en compte le souffle et la pulsation du texte Shakespearien.Written in prose as well as in blank and rhymed verse, The Tempest is one of Shakespeare’s most rhythmical plays. This example will lead us to redefine the concept of dramatic rhythm thanks to a study of the multiple strategies followed by 19th, 20th and 21st-century French translators, as they tend to disagree as to how one should translate the jerky cues of Caliban, a semi-human creature whose jarring yet harmonious language betrays a potentially uncanny otherness. His strange bacchanal at the end of act II, scene 2, is particularly difficult to translate as its rhythm transcends simple meaning. In order to do it justice on stage, should translators free themselves from the rules of English prosody or, on the contrary, abide by them? Are they bound to oppose poetry to prose in this particular case? This article aims at addressing such tricky questions by going back to key notions like those of constraints, regularity and orality, and by suggesting some hermeneutic clues aiming at taking into account the breath and pulsation of Shakespeare’s playtext.frThe publisher should be contacted for permission to re-use or reprint the material in any form.Shakespeare, La Tempête, Caliban, scène, souffle, rythme dramatique, altérité, oralité, prosodie, bacchanale, surnaturelShakespeare, The Tempest, Caliban, stage, breath, dramatic rhythm, alterity, orality, prosody, bacchanal, supernatural« Ban, ban, Ca-caliban » : Traduire le rythme de La TempêteBook Chapterhttp://www.editionsquebecoisesdeloeuvre.ca